5- L'empâtage
Le mélange de grains choisi par le brasseur est mélangé,
dans la cuve- matière, avec de l'eau à 65ºC et est laissé
à reposer durant 60 minutes. C'est l'étape cruciale durant
laquelle l'amidon, qui n'est pas fermentiscible, se transforme, sous l'effet
de l'enzyme amylase, en sucres fermenticibles (sucrose, maltose et trimaltose).
6- Filtration des drèches et arrosage
L'extrait sucré ainsi obtenu est filtré à travers
un «faux-fond» perforé dont est dotée la cuve-matière,
et ensuite transféré dans la cuve de bouillage à mesure
qu'il s'écoule.
Pour ne rien perdre des sucres imbibés dans le grain, on doit
alors les arroser en les «douchant» uniformément avec
de l'eau très chaude (75°C). Cette eau sucrée est aussi
transférée dans la bouilloire.
Les restes de grain, que l'on appelle les drèches, sont récupérés
et servent de nourriture au bétail qui en raffole.
7- Le bouillage.
L'extrait de malt est alors porté à ébullition
pour, dans un premier temps, provoquer l'agglutination des protéines,
ce qui aura pour effet d'aider à la clarification du produit final.
Ce phénomène est appelé la cassure.
Une fois la cassure obtenue, on procède à l'addition des
différents ingrédients gustatifs ou aromatisants. Pour certaines
bières spéciales, il peut s'agir de fruits, de miel, de mélasse,
d'épices, d'herbes ou d'autres produits, dont la fonction est toujours
de leur donner une touche particulière et distinctive.
8- Le houblonnage
C'est à cette étape aussi que l'on ajoute, dans les recettes
plus «traditionnelles», les différents houblons, à
différentes étapes, afin de procurer l'amertume, la saveur
et l'arôme recherchés par le brasseur selon le type de bière
qu'il est en train de brasser.
Il existe plusieurs variétés de houblon. Chez certaines,
on recherche les propriétés amérisantes, chez d'autres,
les propriétés aromatiques. Les houblons d'amertume doivent
bouillir plus longtemps pour que leurs résines amères puissent
se liquéfier, tandis que les houblons arômatiques doivent
à peine bouillir pour que leur arômes volatils ne se perdent
pas.
9- Le nettoyage et le refroidissement du moût
Le liquide obtenu est appelé moût. On procède à
son nettoyage par tourbillonage, processus au cours duquel les solides
(résidus de houblon et protéines agglutinées) sont
séparés et rejetés.
Le moût est ensuite circulé à travers un échangeur
de chaleur de manière à le refroidir à la température
de fermentation le plus rapidement possible pour éviter toute contamination
bactérienne qui serait fatale à cette étape.
10-La fermentation
Une fois le moût refroidi et transféré dans un fermenteur,
on y ajoute les levures. C'est l'étape magique au cours de laquelle,
par l'effet de ces levures, les sucres extraits du malt se transforment
en alcool. Les levures sont des micro- organismes qui se nourissent de
sucre et produisent de l'alcool et du gaz carbonique (CO2)
Pour la «ale» que nous brassons à l'Inox, la température
idéale de fermentation se situe entre 20° et 25°C, dépendant
des types de bière. Elle dure normalement de trois à quatre
jours.
11-Le mûrissement (ou maturation)
Versla fin de la fermentation, on contrôle l'évacuation
du gaz carbonique de manière à laisser monter la pression
interne de la cuve et à bâtir ainsi la carbonatation naturelle
de la bière. À partir de cette étape, tout le reste
du processus se fera sous pression (environ 1,2 bar ou 18 p.s.i.).
La bière est ensuite refroidie graduellement, les levures cessent
leur activité, n'ayant plus de nourriture, et décantent tranquillement
vers le fond de la cuve. Au bout d'une dizaine de jours, la bière
est clarifiée et sa température proche de 0°C.
12-La filtration
C'est la dernière étape avant la consommation. Le but
est ici d'éliminer les levures en suspension ainsi que les autres
résidus de fermentation qui auraient pour effet de «troubler»
la bière. Il est à noter que nous pratiquons la méthode
de la «filtration à froid», ce qui permet une plus longue
conservation du produit sans avoir à requérir à la
pasteurisation.
Enfin, certaines bières spéciales ne sont pas filtrées,
ce qui leur confère un caractère particulier. C'est le cas,
entre autres, de la Trouble-Fête, bière de type «blanche»,
et aussi d'autres bières saisonnières, comme la Kermesse,
la Montagnaise ou la Viking. La présence de levures en suspension
garde ces blanches «vivantes» et leur assure une longue durée
de conservation.
13- La consommation
Une fois dans les cuves de gardes, qui se trouvent presque toutes en
chambre froide, la bière est enfin prête à être
consommée, directement et sans intermédiaire, dans toute
se fraîcheur naturelle.
À la bonne vôtre! |