UNE SOURCE D'ENERGIE. Qui peut être
la lumière, une substance inorganique comme le soufre, le monoxyde
de carbone ou l'ammoniaque, ou une substance organique telle que des sucres,
des protéines, des gras, etc. Sans énergie, la vie ne peut
bien entendu pas exister.
UNE SOURCE D'AZOTE. Peut être
de l'azote gazeux, de l'ammoniaque, des nitrates/nitrites, ou sous forme
de protéines.
UNE
SOURCE D'HYDROGÈNE.
UNE SOURCE DE CARBONE:
bioxyde de carbone, méthane, monoxyde de carbone, ou de la matière
organique.
UNE SOURCE D'OXYGÈNE. Toutes
les cellules ont besoin d'oxygène lié et plusieurs ont besoin
d'oxygène gazeux.
UNE SOURCE DE PHOSPHORE, DE
SOUFRE,
DE
MAGNESIUM,
DE
POTASSIUM
ET DE SODIUM.
UNE SOURCE DE CALCIUM. La plupart des
cellules ont besoin de calcium en quantité importante, mais certaines
semblent n'en avoir besoin que de traces.
UNE SOURCE D'EAU. Toute vie requiert
de l'eau afin de croître et se reproduire. Quelques formes dormantes
telles les endospores bactériennes peuvent se maintenir pour de
longues périodes sans eau libre. Cependant, elles ne croissent pas
et n'ont aucun métabolisme.
UNE SOURCE DE MINÉRAUX TELS : LE FER, LE
ZINC,
LE
COBALT
ETC. Ils sont appelés les
métaux TRACE et ne sont requis que par quelques enzymes pour assurer
leur activité. Vous en apprendrez plus à ce sujet au Chap.
7.
Les sources auxquelles un organisme puise ces éléments constituent des CARACTÉRISTIQUES SPÉCIFIQUES de cet organisme et sont très importantes pour sa description. Plusieurs bactéries peuvent synthétiser toutes les molécules dont elles ont besoin à partir de MINÉRAUX DE BASE, mais d'autres ont besoin de molécules organiques PRÉ-SYNTHÉTISÉES telles des vitamines, des acides aminés, des acides nucléiques et des glucides. De manière générale, les bactéries pathogènes ont souvent de plus grands besoins en molécules organiques pré-synthétisées que les non-pathogènes, mais ce n'est pas toujours le cas. Par exemple, certaines bactéries présentes dans le lait ne synthétisent presque aucune des molécules organiques dont elles ont besoin. D'autre part, les bactéries entériques (intestinales) synthétisent une grande partie des molécules organiques dont leur hôte a besoin. Dans ce dernier cas, lorsque des organismes se rendent service mutuellement, il s'agit d'une association symbiotique. Règle générale, "si un humain peut utiliser une substance comme aliment, les microbes le pourront aussi", alors que l'inverse n'est pas toujours vrai, certains microbes pouvant "digérer" des substances très exotiques telles la cellulose, le soufre, le plastique, les plumes de dinde, l'asphalte, etc...
Quelle démarche entreprendriez-vous pour isoler un microbe qui utiliserait
l'essence comme aliment?
Figure 1. Conditions générales de croissance des bactéries en fonction de la température et du pH.
Les microbes qui requièrent de basses températures s'appellent des PSYCHROPHILES. Vous en avez tous déjà aperçu dans les coins les plus reculés de votre frigo. Les MÉSOPHILES croissent mieux entre 25oC et 45oC et ceux qui nécessitent des températures plus élevées (80 à ~110oC) sont appelés des THERMOPHILES. De la même manière pour le pH, les ACIDOPHILES se développent mieux dans un milieu acide. Comme vous pouvez l'imaginer, la plupart des microbes préfèrent un pH proche de la neutralité, ceux-ci s'appellent des NEUTROPHILES. Certains microbes croîssent dans des eaux très alcalines, tels que ceux découverts dans les lacs alcalins du centre de l'Orégon; on les appelle les ALCALINOPHILES. Les pics montrent les valeurs minimales, optimales et maximales des températures et pH pour la croissance en fonction de chaque groupe.
Quel est le pH interne d'un acidophile dans un milieu à pH ~2.0?
Les conditions environnementales qu'un microbiologiste considère habituellement sont la température, le pH, l'oxygène, la lumière, les concentrations en sels et sucres ainsi qu'en éléments nutritifs spéciaux. Chaque bactérie a une plage optimale de croissance pour chacun de ces facteurs, à l'intérieur de laquelle la croissance est maximale. Dans certains cas, cette plage peut être relativement large, tel que pour des bactéries pouvant croître à un taux maximal à l'intérieur d'un intervalle de température de 5 à 10 degrés. Dans d'autres cas, cette plage peut être très étroite (ex: un intervalle de température de quelques degrés seulement). Comme point de départ à la recherche des conditions optimales, le microbiologiste utilise les conditions moyennes de l'ENVIRONNEMENT NATUREL. Cependant, les conditions optimales réelles peuvent être très loin de cet état puisque 1 cc de sol peut contenir des centaines de MICROENVIRONNEMENTS différents.
Une recherche portant sur une nouvelle bactérie
évaluera la croissance dans des conditions très variées
de température, de pH, d'oxygène, et de concentration en
sel. En cas d'échec, des facteurs plus variés sont considérés.
Figure 2. Les différents besoins bactériens en oxygène. Les bactéries aérobies et anaérobies croîtront respectivement aux extrémités supérieures et inférieures d'une éprouvette de milieu de culture liquide. Les aérobies facultatives pourront se développer dans tout le tube, alors que les micro-aérophiles seront concentrées près de la surface, là où la concentration en oxygène est faible.
Pourquoi la plupart des pathogènes nécessitent-ils des environnements
riches en éléments nutritifs complexes?